Éliminations sans surprise des clubs béninois aux compétitions Caf: Chronique d’un football étouffé grâce aux réformes mal pensées ou Coton FC et Loto Popo représentaient le Bénin au niveau des compétitions africaines de football. Mais à l’arrivée, c’est un ensemble vide comme le diraient les mathématiciens

À l’aller c’est Loto Popo qui a ouvert le bal des défaites. Battu à Rabat 3-0, l’équipe de la Loterie nationale du Bénin pensaient à une possible remontada en se donnant du courage indien. Et au match retour dimanche dernier, le miracle a cédé place au réalisme, étouffant dans l’oeuf, le rêve paradisiaque incongru du club. 2-0 à Cotonou. Au total, le vice champion du Bénin qui a même célébré en fanfare sa qualification à cette compétition, en a encaissé 5 sans marquer le moindre.

De son côté, le club de Ouidah double champion en titre, est allé cogner la tête en terre ivoirienne. Battu à 2-0 après un nul de 0 but partout à Cotonou, Coton FC est revenu à Cotonou la queue entre les jambes comme un garçon orphelin de père et de mère. Au total, 7 buts ont été marqués aux deux clubs Béninois sans en avoir marqué même un seul. La couleuvre est difficile à avaler mais la vérité est là têtue comme une mule. Malheureusement les décideurs pensent qu’il faut réinventer la roue pour qu’au lieu qu’elle tourne dans son sens normal, fasse plutôt le contraire.

Avec l’élimination à chaque année des clubs béninois à ces compétitions, il revient aux autorités de se poser la question sur les fondements de ces résultats piteux. Manque de travail, manque de sérieux, corruption, copinage, désignation en sourdine des arbitres pour des matches téléguidés. Un championnat sans challenge et les coaches presque pas formés. Des journalistes sportifs laissés à leur sort sans aucun recyclage. Des directeurs sportifs recrutés à coût de millions sans aucun résultat, un championnat digne d’un film d’action, pardon, digne d’une fiction sans enjeu.

Si en 2019, avec la qualification du Bénin aux quarts de finale de la Can, les uns et les autres pensaient que c’était parti, alors que c’était « Eve qui trompait Adam », aujourd’hui, Adam aura compris que Eve n’aurait pas été sincère avec lui. Et malgré les nombreuses dénonciations pour que cela change, au contraire, c’est comme si ces amoureux du cuir rond qui pensent qu’il faut changer, sont dans le faux et le dilatoire. C’est comme s’ils prêchent dans le désert. En revanche, on a à faire à des présidents de clubs, qui subissent mais incapables de réagir. Peut-être à cause des subventions colossales, on n’est plus prêt à faire des propositions. On veut plutôt consommer l’oeuf pourri bien qu’étant conscient. Et si on ne change pas ce format de championnat, d’ici 5 ans, le Bénin devra s’éclipser lorsqu’on va parler du football.

Richard Mensah Elom Agbenomba