- octobre 6, 2023
Exposition des œuvres d’art contemporain à la Galerie ‘’ZATO’’ : ‘’ La Roue, Incarnée’’, une exploration artistique à découvrir ce samedi

Située au quartier ‘’Haie Vive’’ de Cotonou, rue en face de l’ancienne brasserie de l’Europe, la Galerie ‘’ZATO’’ abrite, à partir de ce samedi 8 Octobre 2023, une nouvelle exposition collective des œuvres d’art contemporain de quatre jeunes créateurs béninois. Il s’agit de Cyrus D’hyzo, Marius Tchiakpè, Moubarack Séïdou et enfin Pat’ace. La Cérémonie du vernissage de cette exposition sera effective ce samedi où le public est massivement convié à découvrir le talent artistique de ces génies à travers le thème ’’La Roue, Incarnée’’
Quatre artistes contemporains pour une même thématique. Tel est le défi majeur de cette exposition organisée par la Galerie ‘’ZATO’’ par le biais des curateurs Christophe Okry Odjoumani et Steven Coffi AdjaÏ. Empruntant plusieurs médiums, notamment, la peinture et la sculpture, associés d’une variété de techniques créatives, chaque artiste porte son regard singulier sur la thématique ’’La Roue, Incarnée’’. En lien avec les orientations des curateurs, ces jeunes créateurs se sont appropriés du thème pour proposer des facettes inhérentes à la vie. Il s’agit entre autres : des souvenirs d’enfance et des faits empiriques de la société. Selon les deux curateurs, « La Roue, Incarnée à laquelle vous êtes invités raconte des histoires liées aux traversées de la vie humaine et également, pense la vie en mouvement ». Il faut noter que ’’La Roue, Incarnée’’ est une exploration captivante que chaque artiste exhorte le public à vivre au cours de cette exposition ouverte jusqu’au 24 Novembre 2023.
Par Rodéric DEDEGNONHOU
Quelques notes sur chaque artiste (Source : Document de médiation)
Cyrus D’HYZO
La pratique artistique a permis à Cyrus D’HYZO, de subvenir assez tôt à ses besoins. Doué en dessin, il commence par décorer les camions de transport qui passent dans sa région et gagne plus tard le concours de création de logo pour le Ministère des Transports, prix qui lui amène une certaine reconnaissance.
Préoccupé par l’avenir de jeunes, avec des collègues il va créer une association des jeunes plasticiens pour montrer régulièrement leur travail. S’il a commencé par le dessin et la peinture, « à partir d’une planète restreinte », Cyrus D’HYZO qui est curieux et a besoin d’apprendre, s’ouvre à la sculpture tout en pensant à la préservation de l’environnement. Il utilise du plastique qu’il soude et crée de personnages plus grands que nature qu’il recouvre des bandes des emballages des tissus wax, autre matériel de récupération. Attentif aux comportements humains, aux rythmes, aux mouvements et gestes qu’il tente de transposer dans ses travaux. Dans ses toiles, compositions abstraites qui montrent un beau ses de la composition et de la couleur, il introduit des éléments du figuratif et dernier geste, il appose des feuilles sèches de plantes dans un élan écologique qui « dénature », l’acrylique qui dénature la nature. Fils de l’artiste Hippolyte D’HYZO, ce n’est pas un hasard qu’il continue d’explorer les matières pour aller de soi vers les autres.
Marius TCHIAKPE
Sa technique de travail est venue de l’observation de l’araignée tissant sa toile.
L’emploi du fil plastique, de son environnement, de son quotidien. Il a détourné un élément ordinaire destiné à la confection d’objets d’usage domestique et par une technique empruntée à la nature, dans une démarche d’approche par le connu des mystères de la création et de la vie, l’a converti en objet d’art.
Marius Tchiakpè esquisse son sujet, découpe les fils de plastique colorés, les appose et les colle sur le support par des touches minutieuses, patientes et fait ressortir des ouvrages aux allures d’art textile dans des compositions vivantes où des êtres et des formes imaginées et des motifs des lignes répétitifs composent ce qui pourrait être lu comme un autre motif. Un dessin stylisé, séquences rythmiques qui révèlent des émotions en couleurs contrastées, des motifs géométriques qui semblent puiser dans un fond décoratif universel. Une autre série, révèle par des formes irréelles, la présence des esprits, explore le
Vodoun. Les sujets, les matériaux, la technique et la démarche plastique de Tchiakpè s’inscrivent dans une spirale qui est celle de la vie au jour le jour. Travail singulier par l’emploi de cette matière et surtout par une démarche qui par effleurement fait penser à une phrase de Oscar Wilde : « Il essayait de rassembler les fils écarlates de sa vie et d’en tisser un motif, de trouver son chemin dans le labyrinthe excitant de la passion où il errait »
Moubarack SEIDOU
Moubarack SEIDOU est un artiste plasticien de la scène béninoise. Autodidacte, bon dessinateur né à Allada en septembre 1999, il grandit à Bassila chez son grand père Souleman le grand islamologue du village. Déjà à l’âge de 2 ans, il sera séparé de sa mère pour se retrouver chez ses grands-parents qui vont lui donner une éducation basée sur la sagesse, le respect des grandes personnes et l’amour de la religion islamique. A 7ans, il va passer dans les champs et plantation d’anacardes. Moubarack ne connut le chemin de l’école qu’en 2005. Son envie et sa volonté d’étudier ne sera pas du goût de sa famille. Loin de sa maman, il va trouver refuge dans le dessin et la sculpture. L’art devient sa mère et son confident. L’absence de sa Maman se fait ressentir à travers ses productions. Les traits féminins sont fortement convoqués comme pour parler de ses sources d’inspiration. Au village, il est considéré comme ce fainéant qui préfère dessiner plutôt que aller au champ. Parallèlement, il bénéficiait du soutien de ses amis qui prenaient du plaisir à l’appeler « Dessinateur- Calligraphe ». Dans les travaux de Moubarack, on constate l’omniprésence d’un mélange de couleurs parfois vives et fauves qu’il sait manier à sa guise et avec une parfaite maîtrise, l’utilisation de différents matériaux collés sur la toile, la symbolique de la flèche et de la spirale, mais surtout les traits féminins qui combinent mystère, sensualité et magnétisme. Parfois, les œuvres de l’artiste prennent des tournures abstraites, mais son empreinte reste invariable. Sculpteur, l’artiste n’hésite pas à utiliser tous les types de matériaux pour s’exprimer. Très attaché à sa culture, l’artiste s’inspire de l’énergie créatrice ancestrale et spirituelle qui émane de l’histoire des peuples africains, des mythes et des anecdotes pour proposer des solutions aux problèmes auxquels nos sociétés sont confrontées aujourd’hui. L’Etre, la providence, le mystère, la femme… Sont des éléments qui se côtoient au jour le jour. Dans sa démarche artistique, il ne se fixe pas de limite et il explore différentes matières : l’argile, tissus au mur, du papier à la toile, du bois, la pierre, le métal (allure et fer).
Pat’ace
Né à Akodéha dans le département du Mono, commune de Grand-Popo,
Pat’ace de son vrai nom Yao Patrice TOMEDE est un artiste plasticien béninois. Un génie né, il commence très tôt à dessiner dès l’âge de 5 ans. Une licence en administration culturelle, deux masters, cinéma et conseil d’art, une formation en stylisme et design de mode, d’opérateur économique, une belle expérience de costumier au théâtre. Le seul domaine où Pat’ace a osé être autodidacte est la peinture. Les titres qu’il donne à ses œuvres, appellent au réveil de consciences, suscitent l’émotion et défient le temps. Avec une technique mixte, exécuté sur fond de toile est l’axe de pilote de son inspiration. Des ombres menaçant l’humanité qui coure à sa perte ? Une humanité autodestructrice se dirigeant vers les ombres ? Liens, uniformité, mais aussi unicité et différences. Les lectures sont multiples, un thème, des motifs, des symboles, la vie imaginaire dans les couleurs qui coulent, veines qui irriguent les toiles. Des individus se démarquent mais avancent avec les autres en route vers l’inconnu qu’est le monde qu’ils essaient d’apprivoiser. Pat’ace est préoccupé par la sauvegarde de l’environnement et par le devenir de la société pour le bien-être de l’humanité, redonne à travers son art, une vie à tout objet en bois ou en métal usé, jeter ou laisser dans la nature. Formateur en art plastique en milieu carcéral, consultant culturel, Pat’ace met ses connaissances au service de la
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