• mai 9, 2025

Sauvegarde et protection de marionnette sacrée ‘’Azigluiti’’ du Bénin : « …C’est une technique que je ne connaissais pas.  Mais elle a quelques  similitudes avec d’autres techniques… »,  déclare Marja Nykanen

Sauvegarde et protection de marionnette sacrée ‘’Azigluiti’’ du Bénin : « …C’est une technique que je ne connaissais pas.  Mais elle a quelques  similitudes avec d’autres techniques… »,  déclare Marja Nykanen

Durant son séjour   de six (06) semaines au Bénin, pour faire des recherches sur les forêts sacrées et sur quelques techniques de marionnettes, Mme. Marja Nykanen, d’origine finlandaise et spécialiste des arts de la marionnette, par l’entremise du Président de l’Association Contes et Légendes d’Afrique (Clan), M. Georges Agbazahou, a  fait une découverte étonnante. Il s’agit une nouvelle technique de marionnettes qu’elle n’a jamais découverte, en dépit de ses nombreuses expériences dans le domaine des arts de la marionnette. A travers une rencontre effective, en décembre dernier, au domicile du marionnettiste Franck Dossou-Yovo, à Pahou, elle livre ses impressions et  émet des possibilités de collaboration en vue de contribuer à la sauvegarde et à la  protection  cette découverte atypique.

La rencontre entre M. Georges Agbazahou, Président de l’Association Contes et Légendes d’Afrique (Clan) et Mme. Marja Nykanen, spécialiste des arts de la marionnette est désormais marquée d’un sceau blanc. Et ceci, à travers une monstration d’une scène de marionnettes. Il s’agit de la marionnette sacrée dont les détenteurs au Bénin peuvent être comptés au bout des doigts. Dénommée en langue fongbé ‘’Azigluiti’’, cette marionnette sacrée est plus connue  dans la commune d’Allada, à en croire M. Franck Dossou Yovo, l’un des initiés. Pour ce détenteur,  le sacré de cette marionnette puise sa force à partir de la divinité Gambada. « Cette marionnette est, d’une part, sous l’emprise de cette divinité d’où le sens du sacré, et d’autre part, le travail secret et professionnel qui est fait autour de la tige du bambou.  On ne s’amuse pas avec ça. Si tu as des intentions négatives contre la tenue effective du spectacle de cette marionnette sacrée, tu vas ramasser les peaux cassées », a-t-il expliqué.

 

Sous des sonorités rythmiques inspirées de chants et musiques populaires, le groupe musical de l’Association Contes et Légendes d’Afrique (Clan) et les éléments de M. Franck Dossou Yovo ont offert un spectacle de marionnette sacrée ‘’Azigluiti’’ à  Mme. Marja Nykanen. Fixée de façon parallèle au sol et soutenu par un bois perpendiculaire au sol, la tige du bambou est  l’espace scénique sur lequel, ce spectacle se joue avec la présence des petites figurines de  tissu qu’une personne cachée fait mouvoir.  « Je suis impressionnée par l’intensité de cette petite scène. Parce que la disposition est assez simple. Je reconnais la symbiose avec le son, avec les musiques, les chants, bien sûr que je ne connais tout ce que vous dites dans votre langue. Je suis contente aussi de ne pas tout comprendre. C’est une technique que je ne connaissais pas.  Mais elle a quelques  similitudes avec d’autres techniques de marionnettes à tiges.  À l’horizontale, c’est aussi des marionnettes à tiges verticale. J’ai une expérience avec de marionnettes à eau, et c’est  la même position. Il y a quelques petites solutions qu’on doit  trouver  quand on manipule devant soi », a exprimé Mme. Marja Nykanen.

 

A la question de savoir si elle brûle d’impatience de mieux cerner cette technique, elle répond sans équivoque : « Bien sûre. Si on me donne la possibilité et ses contours. Ici,  le côté sacré saute un peu aux yeux. Mais pour ce qui  concerne les arbres, je sens qu’il  y a les trois thématiques, la nature, le sacré,  parfois le vodun et  aussi l’esclavage. Ces thèmes se réunissent et alimentent même la pratique      aujourd’hui ». Parlant d’une future collaboration avec  l’Association Contes et Légendes d’Afrique (Clan) autour de cette marionnette sacrée, Mme. Marja Nykanen  assure que cela peut être bien possible. « Je peux suggérer des choses,  mais après il faut que ça touche mes partenaires béninois, autant que ce que j’ai vu me touche. On peut espérer que ça puisse nourrir quelque chose qui n’existe pas aujourd’hui », a-t-elle poursuivi. Selon ses propos, cette découverte est  quelque chose de nouveau, parce qu’elle a quand même  lu pas mal  de chose sur les marionnettes en Afrique, et sur cette technique, elle n’a jamais  entendu parler. En voie de disparition dans la catégorie des arts vivants, notamment, la marionnette, Mme. Marja Nykanen  estime qu’il serait prétentieux de proposer un programme au Bénin en ce qui concerne  la sauvegarde et la protection de  la marionnette sacrée ‘’Azigluiti’’. Toutefois, elle ajoute « Le jour même où j’ai vu la technique pour la première fois, j’espère bien que ma venue puisse motiver des locaux à s’y intéresser.  Parce que,  leur dernier recours, ça serait qu’il ait une envie au Bénin, de développer cette technique, faire quelque chose, après  moi, je peux  bien sur suggérer des directives ». Dans une perspective de faire une exportation  de la technique au plan international, elle  pense que, c’est tout à  fait possible. « En dehors de l’Afrique, il y a des normes assez précis.  Soit, il faut rester vraiment dans la tradition, et c’est un circuit, soit on reste dans une fusion et c’est un autre circuit qui ne se croise pas souvent  dont tout dépend de l’envie des béninois par rapport au circuit qu’il espère intégrer cette technique.  Est ce qu’ils veulent faire, par exemple, une petite démonstration complètement traditionnelle ? Après une deuxième partie où on peut faire quelque chose de contemporain ? Par exemple une piste éventuelle», a-t-elle renchéri. Pour finir, elle encourage les détenteurs de cette technique de marionnette sacrée à laisser s’envoler leur imagination.

Par Rodéric DEDEGNONHOU

 

 

 

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